J'ai trop le désir qu'on respecte ma liberté pour ne pas respecter celle des autres..

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A force d'entendre dire qu'il faut respecter tout et son contraire,
on ne respecte rien ni personne.

Marcher, sourire, remettre à sa place les gens qui la regardent mal. Voilà à quoi se résume chaque journée de November, comme celle qui s'apprete à commencer aujourd'hui.
Son réveil sonna pour la première fois à 8h du matin, lui indiquant que si elle ne se décidait pas à se lever, elle serait en retard. Bien sur, la jeune fille s'est levée à 9h30 pour arriver en cours a 11 heures. Forcement, deux heures de retard, ce n'est pas super, mais elle n'en avait rien à faire, personnelement, à quoi servait les règles si ce n'était pour leur désobéir ?
Nov' entra donc dans le hall de l'université à 11 heures, lunettes de soleil Gucci sur le nez, et vêtu d'une petite robe tout ce qu'il y à de plus indécente. Trop courte, trop décolletée, et d'un rouge à en faire mal aux yeux, assorti à son vernis et son rouge à lèvres. Un clin d'oeil suffit pour que le surveillant ne fasse aucun commentaire, et la jeune Dumas se dirigea vers les casiers.
Un groupe de jeunes nouvelles arrivées discutaient devant son casier, erreur fatale. November tapa du talon de ses escarpins et toussa bruyament, attirant l'attention des demoiselles qu'elle fusilla du regard.

- Mesdemoiselles, mesdemoiselles ... Vous êtes nouvelles ici, je me trompe ? Elles hochèrent la tête en gloussant bêtement. Bien, alors je me dois de vous dire de une que vos fringues sont bonnes à donner aux éboueurs et qu'il ne faut jamais, ô grand jamais rester devant le casier numero 7, je me suis faite comprendre ?

Stupeur générale du groupe qui regardait November bouche bée. Elles s'attendaient à de la sympathie de la part d'elle ? Autant demander la lune !
Agacée de les voir ainsi immobilisées, la brune tapa de nouveau du talon et elles filerent en vitesse. Il sembla à November qu'elle en avait entendu une sangloter. Tant mieux, il faut savoir se faire respecter ici...

Juste pour le plaisir de prendre les gens pour des cons!

Invité

A force d'entendre dire qu'il faut respecter tout et son contraire,
on ne respecte rien ni personne.

Tout en ouvrant son casier, November fulminait. C'était la rentrée, ce qui voulait dire qu'il allait falloir montrer à tous les nouveaux qu'il faut la respecter. Presque un métier, tout ça !
La jeune femme sortit un chewing gum qu'elle fourra dans sa bouche, et alors qu'elle faisait éclater une bulle, un claquement retentit derrière November. Un sourire sur le coin de ses lèvres, la jeune brune murmura en même temps qu'elle refermait son casier:

- Jacey.

Nov' pivota. Bingo, sa soeur jumelle venait bel et bien de gifler un étudiant, sans doutes aux mains baladeuses telle qu'elle la connaissait. Histoire d'approfondir l'humilité du "battu", November alla se poser aux côtés de sa soeur pour éclater d'un rire moqueur à vous enterrer dix pieds sous terre, puis elle ajouta après l'"abruti" de Jacey :

- Y en à qui se croient vraiment chez eux, tu ne trouves pas Jacey ?

Des éclats de rires retentirent dans l'entrée de l'université, et, bras dessus bras dessous, les deux soeurs se retournèrent en direction du couloir. Elle écouta sa frangine qui lui fit une remarque sur son épisode avec le groupe de nouvelles devant son casier. La jeune demoiselle éclata d'un petit rire innocent avant de dire :

- Pourquoi ? Pour qu'elles ne me craignent pas ? Non merci, sans façons..

lança-t-elle à tous les curieux qui les décortiquaient des yeux.

Invité

Le regard de glace de November sembla fondre comme neige au soleil face aux paroles de sa soeur jumelle, laissant place aux yeux bleus qu'elle n'utilise que trop peu depuis un an : Ceux de la vraie November Dumas.
Jacey avait touché la corde sensible de sa soeur, et ne devait que trop le savoir, puisqu'elle seule connaissait la raison du changement brutal de personnalité de sa jumelle, ou presque, du moins.
Car oui, il y a eu une période où elle n'était pas comme ça, c'était plus Jacey, la rebelle, et November, elle, la fragile adolescente. Jusqu'au jour qui avait tout fait basculer, l'été dernier ...

La maison des jumelles Dumas, un jour d'Août 2oo8 :
Courir, encore et encore, voilà tout ce que devait faire November Dumas afin de fuir la triste vérité qu'on venait de lui exposer en face. Dans la pénombre de la rue, ses cheveux bruns aux fines mèches d'or et sa robe blanche la font briller comme une étoile au milieu de la noirceur de la nuit. Sauf qu'a cet instant précis, elle n'avait rien d'une étoile. Ses yeux bleus rougits et bouffis par les larmes, elle semblait desesperée, sans repères. Pourtant, elle savait où aller : Retrouver sa soeur jumelle, October, ou Jacey si vous ne voulez pas qu'elle vous coupe la tête.
La traversée de la ville fut rapide, et en quelques enjambées, November gravit les marches de l'entrée de chez elle pour ouvrir la porte à la volée.
Sa soeur jumelle était assise dans le canapé du salon, avec un autre homme. Nov' l'analysa bien vite: Un Loners, sportif plus exactement. La demoiselle aux yeux bleus hurla alors à l'intention de l'intrus:

- Toi ! Sors de cette maison!
- November ! Commença l'ainée des jumelles.
- J'ai dit DEHORS !

L'inconnu ne se fit pas prier une seconde de plus en voyant l'air furibond de November. Il prit sa veste et quitta la maison sans un mot, mais ne manqua pas de claquer la porte. Jacey, elle, fusilla sa soeur du regard, s'appretant à la tuer, mais elle s'arrêta dans son élan en regardant les yeux de sa soeur : Ils étaient vides, il manquait l'étincelle qu'elle avait toujours connu dans les yeux de sa petite soeur, qui justement se laissa tomber à genoux sur le sol, le visage entre ses mains, pour éclater en larmes. Jacey se précipita sur elle pour la redresser et l'assoir sur le canapé, tout en la tenant contre son coeur. S'il y avait bien une chose que les deux jumelles avaient en commun, c'était qu'elles detestaient assister à la détresse de l'autre .

- October ... C'est Millie ...
- Qu'est ce qu'elle à ? Qu'est ce qui se passe, Novy ?
- Elle à disparu cette nuit ... Avec Nate .

Voilà donc pourquoi sa soeur était comme ça. November avait toujours été proche de Millie Cooper, c'était même sa seule véritable amie, malgré leurs milieux sociaux differents.
Ce furent les derniers mots de November, car Jacey comprit tout de suite : Ce n'était pas une simple disparition des deux amoureux, ils leur était arrivé quelque chose de louche. Alors, elle se contenta de serrer sa soeur contre son coeur durant tout le reste de la nuit.

Une semaine passa, et November s'était enfermée dans un mutisme des plus douloureux. Un jour, elle sortit enfin de sa chambre, ses valises à la main. Ses cheveux avaient retrouvé leur couleur de base, le brun d'ébene. Jacey savait pourquoi elle les avait teints : C'était avec Millie qu'elles s'étaient amusées à changer de look. Millie en blonde platine, et November en brune à mèches dorées.
La jeune Dumas, en un mois, avait changé du tout au tout. A la rentrée, elle était devenu la pire garce qu'on puisse connaitre, et avait déménagé dans une maison à part, bien que restant proche de sa soeur. Mais elle avait besoin de vivre seule, personne ne savait pourquoi ...

November hocha tristement la tête et en voyant qu'on la fixait, elle fusilla de son regard tranchant les curieux.

- Tu n'as que trop raison, Jacey. Mais bon, je ne peut pas me permettre de laisser des petites niaises faire du camping devant mon casier, c'est tout.

Elle avait dit ces deux derniers mots d'une voix à la fois calme et tranchante, marquant la fin de la conversation. Puis, elle enroula un bras autour des épaules de Jacey avant de se remettre à marcher.

- Et si on allait au calme ? J'en ai plus qu'assez de tout ces curieux.

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